COACH PROFESSIONNEL : « PAS DE BRAS, PAS DE CHOCOLAT »

 Dans Coaching professionnel, DÉVELOPPEMENT DU MANAGER

Bon, autant le dire tout de suite, cet article concerne ce qui a trait au coach professionnel. Alors cette expression « Pas de bras, pas de chocolat » ne fait référence ni au film « Intouchables » dans lequel Omar Sy lance cette célèbre maxime à François Cluzet tout en se délectant des M&Ms, ni à Philippe Croizon* dont son humour sur son propre état physique faire rire chaque jour ses 78000 abonnés sur son compte twitter.

Alors, non, cette expression est beaucoup plus sérieuse. Le plus fréquemment, je la dis à des managers ou des leaders, que ce soit en formation ou en coaching professionnel.

En tant que coach professionnel, alors oui j’affirme : « pas de bras, pas de chocolat ».

Et quand je dis cette phrase, mon client est souvent interloqué, même un peu désorienté, et cherche à en savoir un peu plus. Et là, avec la même vigueur, j’assène : « pas de bras, pas de chocolat », « pas de demande, pas de réponse » !

A ce stade, je perçois dans les yeux de mon coaché : « Ah tiens, mon coach me dit enfin quelque chose d’intéressant. » Oui car ce thème intervient souvent lorsque que mon client m’explique avoir du mal à gérer son temps, souvent empêtré dans des relations inattendues avec ses collaborateurs.

Sur la base d’une situation que mon client aura bien voulu m’expliquer et dans laquelle il expose être « pris dans le piège », obligé de consentir à ce que lui raconte son collaborateur, je lui pose la question suivante : « votre collaborateur vous a-t-il formulé une demande » ? Et invariablement, mon client me répond « non » !

Bing ! C’est précisément là, que je sors ma formule magique : « pas de bras, pas de chocolat », « pas de demande, pas de réponse » !

Imaginez : votre collaborateur vient vous voir dans votre bureau (ou dans un Google Meet), vous explique avec un ton un peu triste que sa fille est malade, que la seule possibilité de visiter le médecin est à 17h00 et que la couvre-feu est à 18h00. Voilà, votre collaborateur ne vous explique que ça. Et pourtant vous et lui savez en toile de fond qu’il doit rendre le dossier BZ32Z à 18h00 ! En tant que manager, vous le sentez : votre collaborateur vous demande « sous le tapis » de trouver une solution. Alors, empreint de bonne volonté, souhaitant faire régner un bon climat dans votre service et surtout voulant à tout prix être aimé par votre collaborateur, vous lui dites, tel un chevalier au grand coeur : « sois sans crainte, occupe-toi de ta fille et je vais gérer le dossier BZ32Z ! » Que c’est beau… Ca donnerait presque les larmes aux yeux cette belle solidarité.

Que c’est touchant… en fait non, c’est dramatique !

C’est dramatique pour une première raison. Vous avez formulé une réponse à une demande qui n’a pas été dite. Or, il me semble que les réponses, ça se donne quand il y a des questions.

C’est dramatique pour une deuxième raison. En tant que manager, vous vous chargez la mule (autrement dit, vous rajoutez une ligne sur votre to-do-list) alors que personne ne vous a rien demandé.

Et c’est dramatique pour une troisième car agissant de la sorte vous modélisez que dans votre équipe, il suffit de se plaindre pour obtenir ce que je veux.

Mais alors que faire ? C’est cela qu’il faut travailler avec votre coach professionnel.

Vous êtes manager et votre rôle dans ce cas précis est d’écouter et de faire émerger la demande pour responsabiliser et développer l’autonomie de votre collaborateur. Responsabilisation et autonomie, deux piliers du travail du coach professionnel.

Pour être plus clair, repartons de la même situation. Pour rappel : votre collaborateur vient vous voir dans votre bureau (ou dans un Google Meet), vous explique avec un ton un peu triste que sa fille est malade, que la seule possibilité de visiter le médecin est à 17h00 et que la couvre-feu est à 18h00. Voilà, votre collaborateur ne vous explique que ça. Et pourtant vous et lui savez en toile de fond qu’il doit rendre le dossier BZ32Z à 18h00 ! En tant que manager, vous le sentez : votre collaborateur vous demande « sous le tapis » de trouver une solution. C’est là précisément que vous devez mettre le pied dans la porte de votre mécanicité habituelle en vous disant « pas de bras de pas de chocolat » et qu’il vous revient de faire émerger la demande de votre collaborateur. Comment ? En le questionnant. Et vous avez plusieurs types de question à votre disposition. Par exemple, les suivantes :
– « Pourquoi me dis-tu cela à moi maintenant ? »
– « En quoi est-ce important que tu me parles de cela ? »
– Ou encore, plus direct : « Merci. Quelle est ta demande ? »

Faisant appel à sa propre responsabilité, votre collaborateur pourra alors, de façon autonome, vous faire part de sa demande à laquelle vous pourrez répondre en toute connaissance de cause et surtout, sans rajouter inconsciemment une tache supplémentaire sur votre to-do-list !

* Je lis sur internet que Philippe Croizon a écrit en 2017 un livre du nom de « Pas de bras, pas de chocolat« , 341 pages, Editions de L’Opportun.

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